"Les Pierres qui parlent"
En 2013, le collectif "A Fleur de Temps" est parti en résidence d'artistes à Lijiang, dans la province du Yunnan en Chine, pour explorer et s'imprégner de la culture très particulière des Naxi, leur écriture pictographique encore actuelle,
leurs lieux de vie , leur coexistence avec les autres ethnies, et témoigner des efforts fournis pour préserver et faire vivre leur culture.
Dans la continuité de l'exposition précédente "Verticales du Temps", le collectif s'arrête sur cet élément unique dans la trame chinoise : les Naxis.
Cette résidence nous a donné l'opportunité de rencontrer et d'échanger avec des artistes et des acteurs de la vie locale, de découvrir les lieux et paysages et leurs liens avec la mythologie Naxi.
Nous y avons fortement ressenti la fragilité de l'instant, l'incertitude de l'inflexion du temps, entre passé et futur, disparition et transformation, la verticale du temps traversé.
"Les ancêtres des Naxis et ceux des autres groupes ethniques rendirent visite à un Dieu pour apprendre la littérature.
Les ancêtres des Naxis gravèrent ce qu'ils entendirent sur du bois ou des pierres, pendant que les autres écrivaient sur du cuir.
Sur le chemin du retour, ils eurent tous faim.
Les ancêtres des autres groupes ne pouvaient tenir la faim et firent bouillir leur cuir pour se nourrir.
Les ancêtres Naxis endurèrent la faim et rapportèrent bois et pierres gravés, qui devinrent plus tard la base des pictogrammes Dongba. Ceci explique pourquoi les autres nationalités régionales ne possèdent pas de langage écrit."
(Naissance de l'écriture naxi, d'après un conte)
... Et les pierres commencèrent à parler.
Pour les Naxis, les esprits qui habitent les humains et la nature sont frères.
